© HAidar Chams

Fabrice Monteiro est un artiste visuel belgo-béninois, né à Namur en 1972. Il fait partie des Agouda, descendants d’esclaves, communauté issue de ceux qui furent déportés puis revenus d’esclavage. Au Bénin, on reconnaît les Agouda à leurs noms à consonance portugaise, témoins d’une histoire coloniale complexe qui traverse encore les identités familiales.
Monteiro a grandi au Bénin et réside aujourd’hui à Dakar.

Ingénieur industriel de formation, il débute sa carrière comme mannequin, une expérience qui lui ouvre les portes de la photographie de mode. Sa rencontre à New York avec le photographe Alfonse Pagano marque un tournant décisif : il s’approprie alors le médium photographique pour en faire un langage personnel. Travaillant principalement par séries, Monteiro aborde dans chacune d’elles une problématique forte, souvent en lien avec le continent africain. Bien que son œuvre traverse les genres, l’installation photographique demeure l’un de ses territoires privilégiés : un espace où il déploie un univers métis, à la fois poétique et politique, qui invite à déplacer le regard et à dépasser les clivages.

 

De scènes stylisées évoquant un passé révolu à des portraits intransigeants interrogeant l’héritage colonial, jusqu’à ses visions dystopiques d’une terre révoltée contre ses habitants, Monteiro compose des images à la beauté troublante. Sa photographie marie rigueur esthétique et conscience critique, et ne laisse jamais indifférent.

Commencée en 2013, sa série The Prophecy constitue le cœur de sa recherche. Ce projet au long cours aborde la crise environnementale sous un prisme résolument décolonial. Profondément sensible aux injustices, aux inégalités et aux dérives de l’anthropocène, Monteiro conçoit chaque itération de la série comme une œuvre contextuelle, adaptée aux réalités sociales, politiques et géographiques des lieux qu’elle investit. Pensées comme de véritables mises en scène, ses créations exigent un travail de recherche, de production et de collaboration considérable.

Représenté par la Galerie Magnin et la Galerie In Camera à Paris, Fabrice Monteiro a exposé dans de prestigieuses institutions telles que le Centre Pompidou-Metz, le Musée de l’Homme à Paris, la Tate Modern à Londres ou le Smithsonian à Washington.
Ses œuvres font partie de collections publiques et privées, notamment celles du MuPho (Sénégal), du MACAAL (Marrakech), du MEG (Genève), du Chazen Museum of Art, du Museum of Contemporary Photography (Chicago) et du Seattle Art Museum, entre autres.

Collections​

Bill & Melinda Gates Foundation – Seattle, USA

Musée ethnographique de Genève – MEG – Genève, Switzerland
Museum of Contemporary Photography – Chicago, USA
Musée de la photographie de St- Louis – St Louis, Senegal
Macaal Museum, Fondation Alliances, Marrakesh, Morocco
iziko Museum, Cape Town, South Africa
Williams College Museum of Art
Mott Walsh Collection, Flint, Michigan
Seattle Art Museum, Seattle, USA

Publications​

Liberation, Smithonian Magazine, african arts, jeune Afrique, Le courrier Internationale, GUP Magazine, L’insensé, The british journal of photography, Spiegel,